GREDIN ou « l’histoire d’un conte de fée ! »
Il était une fois…
Une vieille jument d’instruction à la SHN de Fontainebleau se prénommant INES. Après 20ans de bons et loyaux services au sein du club, elle fut réformée et comme à l’habitude les élèves organisèrent une grande fête de fin d’année scolaire au profit des vieux chevaux quittant l’établissement. Cette soirée était très importante car les bénéfices permettaient de racheter l’animal pour lui éviter une triste fin.
Une association fut crée cette année là à cette occasion : les Equidés du 3e Age et Ines a eu la chance d’être la « première dame » prenant sa retraite dans un herbage du Limousin.
Quelque temps après, notre hébergiste nous annonce une naissance, un poulain alezan venait de naitre au printemps 1994, prénommé GREDIN .
Trois années plus tard, Gredin arrive à la SHN pour le débourrage, puis est essayé à l’obstacle sans montrer vraiment de qualité pour cette discipline. Petit (1m67), alezan, une patte blanche, un peu farouche au boxe, l’animal n’intéresse personne et devient le « vilain petit canard » des écuries.
Un jour de décembre 1998, Catherine fait le tour des écuries à la recherche d’un jeune cheval et s’arrête devant le boxe de Gredin. Sans conviction particulière, la décision est prise et le travail commence, sous les conseils de Serge Cornut, intervenant au CSEM. Le jeune cheval s’avère farceur, parfois rebelle mais présente un bon équilibre au galop et un très bon pas.
Printemps 1999, Gredin a maintenant 5 ans et est engagé en cycle libre pour son premier concours. A notre grand étonnement, il se présente sur le terrain sage, très attentif et surprise … il gagne l’épreuve sous les commentaires encourageants des juges. Les sorties suivantes se succèdent et Gredin gagne toutes ses sorties à 5 ans, qualifié pour la grande Finale de Fontainebleau , remporte avec succès le titre de Champion de France des jeunes chevaux de 5 ans en cycle libre.
Les années passent 6 ans, 7 ans, accompagnées des conseils de Franck Chabert qui s’est pris d’affection pour l’entrainement du petit cheval. Les épreuves deviennent plus techniques de C/ B et puis un jour le premier St Georges à Pamfou.
« je n’y croyais pas ! quel chemin pour la monitrice que je suis. Le concours complet, le dressage jeunes chevaux oui, mais dérouler son premier St Georges avec le « vilain petit canard », alors ça c’était fabuleux. Peu de partant ce jour là, mais qu’importe car Gredin gagne cette épreuve et ce jour là je me rappelle d’une phrase de Serge lorsqu’au début du travail j’avais du mal à y croire : - Catherine, le travail paye toujours – Il avait entièrement raison !
Alors on continue, de demi-pirouette à pirouette entière, les deux temps puis les temps, le passage, le piaffer et un jour on me dit ,allez on va dérouler le Grand Prix.
Gredin devient très sensible à son environnement et sur le rectangle montre parfois que ses origines d’anglo-arabe sont bien présentes. Mais il a des points de force : ses lignes de changements de pieds ,ses appuyers, son pas. Au quotidien c’est un cheval courageux car tous ces exercices lui demandent de gros efforts musculaires, alors on répète et on répète encore sans lâcher prise. Lui découvrait les mouvements, mais moi aussi...
Lorsqu’on se retrouve à la détente du grand Prix, au milieu de ses chevaux d’origines étrangères avec leur locomotion et des ressorts sous les pattes, on a l’impression d’être « l’outsider » du lot. Alors on fait et on refait les exercices, on mécanise et après on verra.
- Autour du rectangle, lorsqu’on se présente pour la première fois sur le Grand Prix ,quelle émotion : ça y est, on y est et maintenant Gredin on va leur montrer ce qu’on sait faire ! Je lis sur le visage des juges l’étonnement de voir ce petit cheval ,sans origines, issue de nulle part ; ou plutôt si : d’une vieille jument d’instruction de laquelle il a tiré tout son courage pour en arrivée là !
Voilà, on est dans le Grand Tour. Alors, le tempérament de Gredin nous joue des tours parfois, des juges parfois timides (une monitrice sur un anglo dans un Grand Prix!, drôle d'étiquette), nos fautes , ne nous ont pas value d’être en première ligne dans les classements, mais ON Y ETAIT , avec les Grands du dressage , aux Championnats de France Grand Tour PRO à Saumur ( un souvenir émouvant : ma Kûr sur le thème Edith Piaf) et dans les épreuves adu Grand NATIONAL et ce plusieurs années de suite.
Alors un grand merci GREDIN pour tout ce que tu m’as apporté dans ma vie équestre.
Tu resteras le « Grand » cheval qui m’a permis d’aborder le Dressage , d’essayer de comprendre, d’apprendre.
Audace, Patience et Humilité feront toujours du Dressage un vrai travail de Discipline.
Il était une fois… Catherine et GREDIN, un cheval qui a mérité sa place.
FIN
voir sur internet le blog formation.cavadeos.com/video
c'est magnifique
Merci ..........